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AAHA-USA (California chapter) - 2010

Luncheon on Saturday 22 nd of May at 12:00 noon at the Carnival Lebanese restaurant in Sherman Oaks.

 

 

Attendees (45) : 

Gina Aloizi, Joe and Nanda Anawati, Renée Antebi, Mary Apelian, Soheil and Christine Artin, Napoléon Awad, Menes and Madeleine Bishara, Rose Chawki, Mike Dabbar, Johny and Yvette Daoud, Isis Dib-Azizi, Vicky Doumar, Henry(Rico) Fakhouri, Mark Fakhouri, Scarlett Gani, Bob and Mona Gennawey, Victor and Salma Ghanime, Leon and Lola Kachami-Zogheb, Magda Karroum-Eid, Sonia Karroum-Eid, Gisele Khayat, George and Angele Makhoul, Pierre and Silvana Makhoul, Elen McFarland, Claudette Messiha, George and Paulette Naaman, Roger and Ferial Nahas, Alma Raya, Naima Salem, Jacques and Nicole Tazartes, Roger Thomas, Sonia Voegle-Adomian, Edmond Zoghaib.

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I would like to start by thanking each and every one of you for your presence and your participation in making this record attendance a very successful and fun event.

Did we laugh of what? What a joyous and fun spirited event, typically Alexandrians.

We started the Luncheon by a warm welcoming remarks and the announcement of our record breaking attendance of 45 persons participating. We had 16 new first timer.

We proceeded by introducing all the new members one by one bay stating their place of birth nad what school they have attended the majority were from Alexandria, except one from the USA and one from France. Of course all the new Male were from College St. Marc, Alexandrie and only one from the Lycée Français, Alexandrie, we can't win them all.

Next I mentioned the distances that the Los Angeles AAHA is presently covering from Santa Barbara to San Diego. I Acknowledged and thanked the following Persons that travelled from so far to be just with us : Mike Dabbar from San Diego, Johny and Yvette Daoud from Santa Barbara, Alma Raya driving that same morning from Las Vegas and finally Mary Apelian that flew from Atlanta.

The Luncheon was excellent there was plenty of food to go around, Chef Afif (and part owner) checked often to make sure that everyone was satisfied.

We had the pleasure to recite a few poems Written by Marcel Fakhoury, Fernand Kateb and Viviane Borg.

Roger Nahas read the Poem "Alexandria" By Fernand Kateb. Ellenuccia McFarland read the poem " Nostalgie du passé " By Viviane-Borg Fleri and Finally Sonia Karoum read the Poem " Alexandrie...Un rêve inachchevé" By Marcel Fakhoury.

After a short break, we had an award ceremony presentation in honor of our dear friend Leon Kachami,

Sandro Manzoni was kind to send me a note to be read during the luncheon addressing all the members and to Leon Kachami in particular (please see attached)

Also I received from Leon best friend Marcel Fakhouri (amis d'enfance) a "rétrospective" (see attached) that Magda Karroum read with such eloquence and sentiments.

I then presented Leon a Trophy and thanked him for his dedication and support to AAHA Los Angeles.

All the St. Marcains joined me in singing our famous championship games fighting song " Bihoum Bihoum ". The results were outstanding the forceful sound was like we were at the stadium watching ST Marc on their way to a new championship. Great participation.

We had the pleasure to listen to Sonya Karroum singing "Those were the days my friends....we hope it will never end" with the participation of all the members in chorus.

Mony Zoghaib the famous international crooner from Alexandria and Kassed Kheir sang " My Funny Valentine" what a great voice. We all joined him in leading us with a song that always brings us great memory " Ya Moustafa....Ya Moustafa ".

And then came the nokats thanks to Pierre Makhoul and Rico we laughed our self off.

We ended the luncheon by promising to meet again more often, the mood and the spirit were extremely high typical of a genuine Alexandrian.

I would like to take this time to thank Johny Daoud for sending me 8 video clips of the luncheon that I will forward to all the members.

I would also like to thank my very dear friend Nappy (Napoleon Awad) for sending me 30 pictures of the luncheon that I will also forward to all the members.

Nappy thank you again for your hard work and dedication to the AAHA California Angeles without you we would have no records to fall back on.

Finally I would like to thank Mona Genawey for her help in volunteering to collect from all the members the cost of the luncheon. Will she the one to carry the torch ? We will be all honored. 

A special thanks to all my dear friends that helped me in making this event a very memorable one, Joe Anawati, Napoleon Awad, Mony Zoghaib, Roger Nahas, Elenuccia McFarland, Sonia Karroum, Magda Karroum and Mona Genawey.

Members present at the luncheon, starting with the new ones : Artin, Christiane and Soheil.Daoud, Yvette and Johny. Ghanime,Salma and Victor. Khayat, Gisele, Makhoul Angele and George. Makhoul Silvana and Pierre. McFarland, Elenuccia. Naaman, Paulette and George. Raya Alma. Tazartes Nicole and Jacques.

The regulars : Aloizi, Gina. Anawati Nanda and Joe. Antebi, Renée. Apelian, Mary. Awad, Napoleon. Bishara, Madeleine and Menes. Chawki, Rose. Dabbar, Mike.

Dib, Isis. Doumar, Vicky. Fakhouri, Rico. Fakhouri, Mark. Gani, Scarlett. Genawey, Mona and Bob. Kachami, Lola and Leon. Karroum, Magda. Karroum, Sonia. Messiha, Claudette. Nahas, Ferial and Roger. Salem, Naima. Thomas, Roger. Voegle, Sonia. Zoghaib, Mony.

I will add tour AAHA-California list all the new members email addresses in order to receive regular information and updates and of course nokats.

Henry " Rico " Fakhouri
AAHA-USA (California Chapter)
AAHA = Amicale Alexandrie Hier et Aujourd'hui
                           ou
Anciens Alexandrins Habitant Ailleurs
"Dispersés, mais unis; unis mais divers"

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Chers amis, d'Alexandrie, du Caire, de Tantah, de Zagazig, de Abou Hommos et d'ailleurs, Ahlan wa Sahlan, Wahastouna, Koulle Sana Wentoum taiebin ya Gamaa.

Vous êtes les bienvenus à l'AAHA

Aujourd'hui samedi 22 mai, je me trouve dans l'avion qui me ramène d'Egypte (Caire, Alexandrie) à Genève et j'ai une pensée amicale pour chacun d'entre vous. Tabaan, au lieu de me trouver seul dans l'avion, j'aurais préféré être physiquement parmi vous, car vous êtes d'authentiques Alexandrins, les hommes de vrais Feteouat et les femmes des Settat gamil awi !

Les rencontres de l'AAHA ont débuté à Genève il y a 15 ans. Je n'ai jamais raté une rencontre (au début la fréquence était mensuelle) et pour cause, j'en étais l'animateur, comme Rico, le Raiess de l'AAHA-CA ! Cette fidélité, je la retrouve aujourd'hui chez Léon Kachami, qui malgré ses difficultés à se déplacer, ne manquerait jamais une rencontre ! La fidélité est une des caractéristiques des Alexandrins, fidèles à leur ville, fidèles aux amis, fidèles à leurs proches, fidèles aux vraies valeurs !

Léon ya azizi et Lola ya Bent gadaa, Rabbena yé khallikom.

A vous tous, mais spécialement à ceux qui viennent de passer une période difficile pour raison de santé ou autres, je vous souhaite une agréable et joyeuse rencontre.

And Remember : You don't stop laughing (or singing or walking) because you grow old, You grow old because you stop laughing (or singing or walking)

Qabalati wa achwaqi  (Love & kisses).

 Sandro MANZONI, votre serviteur dévoué et fidèle !  

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RÉTROSPECTIVE

 

          J'écris cette lettre à l'attention de mon ami Léon Kachami, pour lui rappeler quelques bons souvenirs du temps jadis, le temps de l'amitié et de l'insouciance, quand nous menions une vie toute simple, une vie au goût de caramel, au bord de la mer, sous le soleil resplendissant d'Alexandrie, cette ville splendide qui nous a vus naître, qui nous a vus grandir et qui nous a rendus si heureux.

           Au printemps de l'année 1942, mes parents avaient décidé de quitter notre vieil appartement, situé dans le centre d'Alexandrie, pour un nouvel appartement, beaucoup plus vaste, situé à Sidi-Gaber. Ce déménagement m'avait perturbé un peu, car il m'obligeait de me lever plus tôt le matin et de prendre le train pour aller suivre mes études à l'école Saint-Michel où j'étais inscrit.

          À la fin de l'année scolaire, ma mère décida de couper définitivement les liens avec la vieille ville et de nous inscrire, mon grand frère Raymond et moi-même, à l'école Saint-Gabriel, plus proche de notre appartement. Henri était encore trop petit pour fréquenter l'école. C'est là, durant l'été 1942, que ma mère me conduisit pour découvrir l'endroit où j'allais désormais poursuivre mes études primaires. Arrivé devant l'établissement scolaire, je franchissais le grand portail gris de l'école et entrais fièrement dans la cour de récréation. Dans cette grande cour, à quelques mètres du portail, il y avait des gamins de mon âge, ou presque, qui jouaient ensemble. C'est en les regardant, je me souviens très bien, que j'aperçus, parmi eux, un petit garçon tout blond, qui avait des cheveux bouclés comme ceux d'une petite fille. Il était très mignon, mais déjà il avait l'air d'un "fetew". C'est lui qui dirigeait le reste de la bande. Quand il jouait, il remuait plus que les autres, il leur donnait des ordres et quand il parlait, il me semblait qu'il avait un cheveu sur la langue, comme moi d'ailleurs à cette époque.

          Quand il m'aperçut, il quitta la bande, s'approcha de moi et me demanda si j'étais nouveau et comment je m'appelais. Après avoir décliné mon prénom, il me dit qu'il s'appelait  Léon Kachami, et qu'il habitait juste à côté de l'école. Je crois même que sa mère était à la fenêtre pour surveiller s'il ne faisait pas trop de bêtises. C'est ainsi que je rencontrais mon ami Léon pour la première fois. J'ai su par la suite que les autres copains étaient Armand Abbassi, Jean Lascaris, Paul Issa, Pierot  Chawki et peut-être aussi un certain Berti, un garçon très excité qui parlait fort et qui pleurait pour un rien. Ils étaient tous voisins.

          Léon avait de l'admiration pour moi, car étant inscrit en classe de 10ème, je suivais les cours d'Arabe en 9ème. Aux heures de récréation, il vantait mon savoir en disant aux autres élèves que j'étais très fort en arabe. J'avais également beaucoup d'admiration pour Léon à cause de son charisme et de ses nombreuses relations. À vrai dire il m'impressionnait car il connaissait tout le monde et il était très à l'aise quand il parlait, alors qu'à cette époque, j'étais plutôt un enfant timide.

          Nous ne sommes pas devenus amis tout de suite, Léon et moi, mais beaucoup plus tard, quand j'ai eu seize ans. Nous sommes devenus alors de véritables amis. Avec André Abboud, qui était mon voisin, nous formions un trio redoutable, de vrais "cheikh el hara", au point qu'on nous surnommait l'équipe M.A.L., initiales de Marcel, André et Léon. Nous étions liés comme des frères. Nous étions tout le temps ensemble, et nous partagions tout. Quand l'un de nous avait un souci, il se confiait aux deux autres sachant qu'il pouvait compter sur eux, les yeux fermés. Nous étions plus que des frères, trois jeunes sphinx au pays des pharaons, bien dans leur tête et les pieds sur terre. Nous ne nous sommes jamais trahis !

          Nous étions tellement heureux en ce temps là ! Nous organisions souvent des surprise parties, souvent chez moi, parfois aussi dans l'appartement de ma sœur aînée à Ibrahimieh. Vivant aux États-Unis, celle-ci avait eu l'imprudence de confier les clés de son appartement à ma mère qui, connaissant les jeunes loups que nous étions, les avait cachées minutieusement. Mais nous n'étions pas seulement des jeunes loups, mais aussi des vieux renards rusés, car la cachette a été vite repérée, ainsi, l'appartement d'Ibrahimieh était devenu quasiment le nôtre et les surprise parties furent très fréquentes en cet endroit avec toute la jeunesse d'Alexandrie. Nous ne manquions jamais une occasion pour faire la fête. Nous étions devenus aussi les piliers du casino de Chatby où nous allions danser plusieurs fois par semaine. Le groupe de l'orchestre nous connaissait si bien qu'il a fini par faire partie de nos amis.    

          La plage aussi était notre domaine, avec les sorties à Sidi-Bishr et les bains de minuit dans la petite baie de Stanley. Je me souviens que lors d'une sortie nocturne, notre ami André s'était sérieusement blessé à un pied en marchant sur un tesson de bouteille jeté imprudemment dans l'eau. 

          Je me souviens, nous avions un souffre douleur qui s'appelait Nessim. Pour nous détendre, on lui tapait sur la nuque en lui disant "Darb el afa chafa" ! Malgré sa nuque, qui doit résonner encore, et toutes les petites misères que nous lui faisions subir, il ne nous lâchait pas d'une semelle, il était toujours avec nous et nous suivait partout où nous allions.

          Je me souviens également que nous avions pris des initiatives d'adultes très tôt. À peine âgés de seize ans on travaillait déjà, nous aidions nos parents financièrement et nous avions un grand respect pour nos professeurs, notre famille et nos vieux.

          Nous menions une vie très saine, on ne buvait pas d'alcool, mais occasionnellement du Sinalco pétillant, du coca-cola et du pepsi-cola, et surtout du jus de mangue ou alors du "Assir assab", du jus de canne à sucre très frais. Nous faisions beaucoup de sport tous les trois: de la natation avec l'équipe de "Sekka el Hadid",  chemin de fer, du basket au "Central club de Sporting" qui avait la devise "Bien faire et laisser dire", ainsi que de la musculation au gymnase du foyer Grec-catholique d'Ibrahimieh. Un jour, il y a eu un concours du plus bel athlète, un défilé pour désigner le "Mister Univers" du coin. Léon s'était présenté à ce concours. Pour lui donner plus de chance, je lui avais prêté l'un de mes maillots de bain qui était bariolé comme la peau d'un léopard. Ainsi on pouvait mieux le distinguer. Si on ne voyait pas le bonhomme, on pouvait au moins voir le maillot. Ah ! Comme il était beau notre ami Léon, le torse bombé, défilant à l'aise avec les autres athlètes beaucoup plus imposants que lui; il faut dire qu'il était un peu perdu au milieu de tous ces éléphants en liberté. Je ne me souviens pas du classement final, mais ce qui est sûr, c'est que ce n'était pas lui qui a eu la dernière place. Il avait même été très applaudi… pour le maillot.

          Comme Léon travaillait dans une centrale téléphonique, il me téléphonait toutes les cinq minutes à la banque où je travaillais, pour savoir quel était le programme de la soirée ou du week-end, ce qui mettait en colère mon chef, M. Carayanni, qui s'insurgeait en criant en mi français, mi grec, mi arabe  "C'est encore votre ami Léon, skata moutrassou, khamsin marra fel yom, khalass yallah !".

          Nous étions tellement proches et nous avions tellement de projets ensemble, avec un tas de filles autour de nous, que nous avions fini par louer une villa de trois pièces tout près de la belle plage de Sidi Bishr, pour recevoir nos petites amies et faire la fête. Nous avions donc, à part le bel appartement d'Ibrahimieh, une villa cette fois, au bord de la mer, où nous pouvions passer tous nos week-end en bonne compagnie. Chacun de nous avait sa chambre et nous partagions tous les frais de location. Je me souviens encore du nom de la propriétaire de cette maison, elle s'appelait Madame "Asfar", c'est-à-dire "jaune", mais, parole d'honneur, elle n'était pas devenue jaune à cause de nous, quoique….

          Ce temps merveilleux est hélas révolu. J'ai quitté Alexandrie au mois de mai 1959, il y a 51 ans déjà, emportant tous mes beaux souvenirs dans mes bagages. Nous nous sommes écrits, Léon, André et moi, beaucoup d'abord, puis un peu moins, puis une fois par an, à Noël. Le temps est passé si vite !

          Aujourd'hui, chacun de nous est installé dans un pays différent. Malgré notre grande faculté d'adaptation et notre entière intégration dans notre pays d'accueil, et partout où nous allons, nous sommes quelque part des déracinés, la cité ne nous lâche pas, elle nous collera à la peau jusqu'au dernier souffle. Comme disait le poète grec d'Alexandrie, Constantin Cavafy: "Il n'est pas de nouveau paysage, mon ami, non, pas de nouveau rivage; car la ville te suivra et dans les mêmes rues tu erreras sans fin".

          J'ai revu André, une seule fois seulement au Liban.  J'ai revu Léon, sa femme Lola et son fils, deux fois, aux États-Unis et en France. Nous avons évoqué nos souvenirs avec beaucoup de nostalgie, et si le temps a réussi à user nos corps, il n'a rien pu faire contre notre mémoire. Celle-ci a bien résisté contre ses continuels assauts. Elle est restée fidèle, intacte et limpide. Quand j'ai les blues, je m'y promène souvent et je nous revois tous ensemble, nous promenant sur la corniche en chantant des vieilles chansons cosmopolites, italienne "Luna Rossa", française "Merci pour tes fleurs",  anglaise "See the pyramids along the nile", grecque "Nato paris to coritsi" ou alors arabe "Saalni albi eh el khabar, olt el habaïeb hagarouni…"

 

Marcel Fakhoury                     

            

 


 

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